dimanche 27 septembre 2015

2015-09-26 spéléo secours aux cazals

 

26.09.15 secours spéléo aux cazals (grotte de limousis, aude)

Profondeur totale :

PROFONDEUR ATTEINTE :

TEMPS PASSE SOUS TERRE : 10h

PERSONNES PRESENTES : équipe de 16 spéléos

DESCRIPTION DE LA SORTIE :

Et voilà on y est, mon premier secours spéléo. J’ai un peu le trac, mais bon je suis entre de bonnes mains, il y a papi, Nadège et d’autres personnes du club que je connais comme Viviane, Lionel. Et puis je connais la cavité !

Comme nous avions dormi chez papi la veille, nous sommes les premières sur les lieux, aux grottes de limousis, vers 10h. Nous voyons petit à petit les pompiers arriver, la logistique se monter. C’est impressionnant ! Dès notre arrivée on se signale à la secrétaire puis très vite on nous envoie sous terre pour équiper avec un autre spéléo. C’est en 4x4 que nous montons jusqu’au parking habituel, trop la classe ! Nous rentrons dans la cavité vers midi.

Pour l’instant la fausse victime n’est pas encore sous terre, nous descendons tous les trois et équipons normalement. Moi je suis, je réajuste un nœud pour une main courante à un moment donné et j’ai le plaisir de planter un spit, ça me réchauffe au bon moment car même si la cavité est chaude, on se refroidit vite sous terre. Depuis tant de temps nous connaissons enfin le passage pour aller à la salle des concrétions que nous n’avions jamais trouvé, lieu où sera la victime.

Derrière nous arrive la deuxième équipe, celle des pompiers qui mettent en place la communication filiaire, ils font ça avec beaucoup de précisions afin que le fil ne soit pas à des endroits gênants et pour qu’il ne soit pas endommagé.

A notre remontée nous croisons également l’équipe de désobstruction car la civière ne pourra pas passer à certains endroits.

Nous sortons après 4 premières heures sous terre, nous allons manger, boire sous la tente prévue à cet effet puis nous allons nous coucher dans la laguna mise en lit de Nadège. Je n’arrive pas vraiment à dormir mais je me repose, je suis crevée et j’espère secrètement ne pas avoir à retourner sous terre.

C’est juste derrière nous que part enfin la victime, avec l’équipe médicale. La fausse victime est la femme d’un spéléo, elle n’en a fait qu’une fois dans sa vie et est extrêmement stressée.

Vers 18h nous sommes rappelées pour retourner sous terre car il n’y a pas assez de spéléo pour s’occuper de l’évacuation. Là c’est une grosse sortie de plusieurs heures qui nous attend. J’ai une grosse baisse de moral, sans doute à cause de la fatigue, et puis je sais que je ne serai pas dans la même équipe que Nadège. Tous ces facteurs me disent « n’y va pas ». J’avais peur de ne pas avoir assez de force, mais Nadège me rassurait en me disant « tu verras une fois sous terre ça ira ». Elle me connait par cœur, je lui ai fait confiance. Et puis je me disais « c’est un secours spéléo ce sera peut-être le seul, il faut que je me donne à fond ».

Nous sommes tous prêts, mais il y a un problème de niveau d’oxygène, il nous faut attendre un peu. Le manque d’oxygène sous terre peut avoir de graves effets dans le corps.

C’est vers 21h que deux équipes distinctes d’évacuation de la civière partent sous terre. Nadège fait partie de la première équipe qui va équiper la première tyrolienne, la plus proche de la victime. Nous, nous nous occupons de la seconde tyrolienne. Je suis à bloc équipée de chaufferettes car je sais qu’il va y avoir beaucoup d’attente.

Pendant notre attente j’assiste à une mésentente de deux de mes collègues, qui n’ont pas la même manière de voir les choses pour équiper un répartiteur….ils ne font pas parti du même club ni du même département lol. Le 11 et le 66 sont décidément en guerre sur tous les points.

J’écoute et regarde attentivement comment on met en place un répartiteur et à quoi ça sert. Puis j’assiste à la mise en place de la tyrolienne. Finalement le temps d’attente ne parait pas si long car on peut apercevoir l’équipe 1 en train de communiquer et de mettre en place la première tyrolienne.

La seconde partie sera la plus active et la plus physique. Lorsque la tyrolienne arrive à proximité, les deux équipes de spéléos ne forment qu’un.

Maintenant il va falloir tracter la civière, et la victime est très stressée, il faut y aller avec douceur et la rassurer en même temps.

A un moment donné je me retrouve en haut d’un toboggan, en attente de la civière, avec un autre spéléo qui a l’air assez louche, il a fumé du chit et n’a pas l’air très clair. Est-ce que mes petits bras et son état vont suffire à remonter la civière ? Lorsqu’elle arrive je tire de toutes mes forces sur la corde, qu’est-ce que c’est lourd ! Heureusement que d’autres spéléos poussent derrière.

Nous faisons ce système sur beaucoup de passages. A tour de rôle les spéléos doublent la civière afin de pouvoir la réceptionner par la suite. Je me mets souvent à la réception car je n’ai pas assez de force pour la pousser.

Nous passons plusieurs passages délicats, comme un goure où un spéléo plongera directement pour que la civière ne prenne pas l’eau ; lui en aura jusqu’aux cuisses !

Arrive maintenant le passage super étroit qui a été désobstrué auparavant. C’’est vrai qu’on y passe beaucoup mieux. Nous nous positionnons à plusieurs endroits stratégiques afin de tracter la civière tout du long.

Puis arrive enfin le passage où il faut porter la civière, plus de corde, juste les bras. La victime est légère, seules quelques personnes suffisent pour porter jusqu’à la sortie.

Je me retrouve à porter devant sur la gauche, mais je me sens déstabilisée à cause du sol instable. Je passe le relai lors d’une pause, j’ai trop peur de glisser et par cette même occasion de faire tomber la civière.

Une fois le portage commencé nous arrivons très vite à la sortie, c’est enfin fini.

Au final je n’ai pas vu le temps passer, nous sortons dans la nuit au milieu d’un ciel étoilé magnifique.

Il est tard, ou plutôt il est tôt, nous partons nous recoucher pour récupérer un peu.

Je m’emmitoufle dans les bras de ma chérie et sous ma grosse couette que j’avais emmené et je dors comme un bébé jusqu’à réveil général à 8h du matin. C’est trop tôtttttttttt !

Après un petit déjeuner vient le temps où il faut tout ranger, nous aidons les pompiers à démonter et ranger le matériel. Au final je crois qu’on leur a fait plus perdre de temps qu’autre chose, car nous avions dégonflé leurs immense tente sans enlever les piquets ni les sacs de sable. Ouppssss…..

C’est dans la joie et la bonne humeur et après un discours de Monsieur Papi que s’achèvera ce secours spéléo. Evidement que j’ai déjà envie de recommencer !

Claude nous attend à la Redorte et nous fera des bons croissants au roquefort, à refaire !