26.09.15 secours spéléo aux cazals (grotte
de limousis, aude)
Profondeur
totale :
PROFONDEUR
ATTEINTE :
TEMPS
PASSE SOUS TERRE : 10h
PERSONNES PRESENTES :
équipe de 16 spéléos
DESCRIPTION
DE LA SORTIE :
Et voilà on
y est, mon premier secours spéléo. J’ai un peu le trac, mais bon je suis entre
de bonnes mains, il y a papi, Nadège et d’autres personnes du club que je
connais comme Viviane, Lionel. Et puis je connais la cavité !
Comme nous
avions dormi chez papi la veille, nous sommes les premières sur les lieux, aux
grottes de limousis, vers 10h. Nous voyons petit à petit les pompiers arriver,
la logistique se monter. C’est impressionnant ! Dès notre arrivée on se
signale à la secrétaire puis très vite on nous envoie sous terre pour équiper
avec un autre spéléo. C’est en 4x4 que nous montons jusqu’au parking habituel,
trop la classe ! Nous rentrons dans la cavité vers midi.
Pour
l’instant la fausse victime n’est pas encore sous terre, nous descendons tous
les trois et équipons normalement. Moi je suis, je réajuste un nœud pour une
main courante à un moment donné et j’ai le plaisir de planter un spit, ça me
réchauffe au bon moment car même si la cavité est chaude, on se refroidit vite
sous terre. Depuis tant de temps nous connaissons enfin le passage pour aller à
la salle des concrétions que nous n’avions jamais trouvé, lieu où sera la
victime.
Derrière
nous arrive la deuxième équipe, celle des pompiers qui mettent en place la
communication filiaire, ils font ça avec beaucoup de précisions afin que le fil
ne soit pas à des endroits gênants et pour qu’il ne soit pas endommagé.
A notre
remontée nous croisons également l’équipe de désobstruction car la civière ne
pourra pas passer à certains endroits.
Nous sortons
après 4 premières heures sous terre, nous allons manger, boire sous la tente
prévue à cet effet puis nous allons nous coucher dans la laguna mise en lit de
Nadège. Je n’arrive pas vraiment à dormir mais je me repose, je suis crevée et
j’espère secrètement ne pas avoir à retourner sous terre.
C’est juste
derrière nous que part enfin la victime, avec l’équipe médicale. La fausse
victime est la femme d’un spéléo, elle n’en a fait qu’une fois dans sa vie et
est extrêmement stressée.
Vers 18h
nous sommes rappelées pour retourner sous terre car il n’y a pas assez de
spéléo pour s’occuper de l’évacuation. Là c’est une grosse sortie de plusieurs
heures qui nous attend. J’ai une grosse baisse de moral, sans doute à cause de
la fatigue, et puis je sais que je ne serai pas dans la même équipe que Nadège.
Tous ces facteurs me disent « n’y va pas ». J’avais peur de ne pas
avoir assez de force, mais Nadège me rassurait en me disant « tu verras
une fois sous terre ça ira ». Elle me connait par cœur, je lui ai fait
confiance. Et puis je me disais « c’est un secours spéléo ce sera
peut-être le seul, il faut que je me donne à fond ».
Nous sommes
tous prêts, mais il y a un problème de niveau d’oxygène, il nous faut attendre
un peu. Le manque d’oxygène sous terre peut avoir de graves effets dans le
corps.
C’est vers
21h que deux équipes distinctes d’évacuation de la civière partent sous terre.
Nadège fait partie de la première équipe qui va équiper la première tyrolienne,
la plus proche de la victime. Nous, nous nous occupons de la seconde
tyrolienne. Je suis à bloc équipée de chaufferettes car je sais qu’il va y
avoir beaucoup d’attente.
Pendant
notre attente j’assiste à une mésentente de deux de mes collègues, qui n’ont
pas la même manière de voir les choses pour équiper un répartiteur….ils ne font
pas parti du même club ni du même département lol. Le 11 et le 66 sont
décidément en guerre sur tous les points.
J’écoute et
regarde attentivement comment on met en place un répartiteur et à quoi ça sert.
Puis j’assiste à la mise en place de la tyrolienne. Finalement le temps
d’attente ne parait pas si long car on peut apercevoir l’équipe 1 en train de
communiquer et de mettre en place la première tyrolienne.
La seconde
partie sera la plus active et la plus physique. Lorsque la tyrolienne arrive à
proximité, les deux équipes de spéléos ne forment qu’un.
Maintenant
il va falloir tracter la civière, et la victime est très stressée, il faut y
aller avec douceur et la rassurer en même temps.
A un moment
donné je me retrouve en haut d’un toboggan, en attente de la civière, avec un
autre spéléo qui a l’air assez louche, il a fumé du chit et n’a pas l’air très
clair. Est-ce que mes petits bras et son état vont suffire à remonter la
civière ? Lorsqu’elle arrive je tire de toutes mes forces sur la corde,
qu’est-ce que c’est lourd ! Heureusement que d’autres spéléos poussent
derrière.
Nous faisons
ce système sur beaucoup de passages. A tour de rôle les spéléos doublent la
civière afin de pouvoir la réceptionner par la suite. Je me mets souvent à la
réception car je n’ai pas assez de force pour la pousser.
Nous passons
plusieurs passages délicats, comme un goure où un spéléo plongera directement
pour que la civière ne prenne pas l’eau ; lui en aura jusqu’aux
cuisses !
Arrive
maintenant le passage super étroit qui a été désobstrué auparavant. C’’est vrai
qu’on y passe beaucoup mieux. Nous nous positionnons à plusieurs endroits
stratégiques afin de tracter la civière tout du long.
Puis arrive
enfin le passage où il faut porter la civière, plus de corde, juste les bras.
La victime est légère, seules quelques personnes suffisent pour porter jusqu’à
la sortie.
Je me
retrouve à porter devant sur la gauche, mais je me sens déstabilisée à cause du
sol instable. Je passe le relai lors d’une pause, j’ai trop peur de glisser et
par cette même occasion de faire tomber la civière.
Une fois le
portage commencé nous arrivons très vite à la sortie, c’est enfin fini.
Au final je
n’ai pas vu le temps passer, nous sortons dans la nuit au milieu d’un ciel
étoilé magnifique.
Il est tard,
ou plutôt il est tôt, nous partons nous recoucher pour récupérer un peu.
Je
m’emmitoufle dans les bras de ma chérie et sous ma grosse couette que j’avais
emmené et je dors comme un bébé jusqu’à réveil général à 8h du matin. C’est
trop tôtttttttttt !
Après un
petit déjeuner vient le temps où il faut tout ranger, nous aidons les pompiers
à démonter et ranger le matériel. Au final je crois qu’on leur a fait plus
perdre de temps qu’autre chose, car nous avions dégonflé leurs immense tente
sans enlever les piquets ni les sacs de sable. Ouppssss…..
C’est dans
la joie et la bonne humeur et après un discours de Monsieur Papi que s’achèvera
ce secours spéléo. Evidement que j’ai déjà envie de recommencer !
Claude nous
attend à la Redorte et nous fera des bons croissants au roquefort, à
refaire !