écrit par Nadège et moi
Du 13 au 16 Mai 21 la SSP part sur le plateau d'Albion
13 participants ( oupssss) poisse ou chance ????
Arthur , Bastien , Barbara, Chantal , Jeanne , Julien , Léa , Lionel , Nadège , Océane, Rémi , Stéphanie et Viviane
Descente dan le château de St Christol , pour des petits réglages et une mise en jambe pour Léa , baba, Océane et Julien
Nous nous vîmes treize en sortant du fort
Les plus épouvantés reprenaient du courage !
J'en cache mon bonheur , aussitôt qu'arrivée,
Et je les embrasse contente de les retrouver ;
entrée du souffleur
Rémi
arthur
julien
océane
Nous rentrons
dans la cavité à 11h. La descente se passe bien malgré des fractionnements plus
longs que prévu. En effet la corde étant trop courte, je ne pouvais pas enlever
le renvoi. De ce fait, je perdais du temps car il fallait réinstaller la
poignée pédale pour enlever le renvoi et faire la manipulation. Heureusement
qu'il y a certains fractionnements où ce n'était pas le cas.
Léa a galéré
aussi mais n'a pas eu besoin d'utiliser la poignée pédale, sa longe était
peut-être plus courte que la mienne.
Nous arrivons
à -200 mètres en forme. Le méandre approche !
Là, deux
longues heures de torture psychologique pour moi. Je ne m'attendais pas à avoir
aussi peur. J'étais la dernière du groupe et c'était Léa qui était devant moi.
Elle avait
plus de facilité que moi à franchir le méandre, même dans les endroits les plus
vertigineux. Devant elle, c'était Arthur qui l'aidait lorsqu'il y avait besoin.
Plusieurs fois
j'ai eu besoin de m'arrêter, souffler, pour ne pas perdre mon sang froid car le
méandre me faisait trop peur. Je demandais alors à Léa de m'attendre.
Ce méandre
n'en finissait jamais !!! Et la fin s'est avérée plus dangereuse, il ne
fallait vraiment pas tomber ! A certains endroits, une main courante n'aurait
pas été de trop. D'autant qu'avec tout ce passage, les pieds glissaient,
c'était patiné comme en escalade.
Pour Léa
c'était surtout la fin qui lui a fait peur. Il y avait un gros trou et il
fallait y aller en oppo. "Si je tombais je mourrais".
Arthur est venu nous aider.
On arrive
enfin au bout de ce cauchemar, enfin on va voir les beaux puits et
respirer.
Mais là,
Lionel regarde sa montre et nous dit "ça fait 4h les filles, Nadège avait
dit qu'au bout de 4h il faut faire demi tour. Moi je vous dis ça mais c'est
vous qui prenez la décision."
Nous nous
concertons alors avec Léa. C'est avec beaucoup de frustration que nous
prenons sagement la décision de faire demi-tour à ce moment-là.
Arthur et
Lionel nous raccompagne à notre demande sur la partie la plus délicate du
méandre, que nous faisons 2 fois plus vite qu'à l'aller car les gars sont là
pour nous aider puis nos chemins se séparent.
Nous voilà
mère et fille à rebrousser chemin.
Je me retrouve
donc avec le kit et je suis Léa qui nous ouvre la voie.
"Dans le méandre
de l'ankou tout se passe bien et je vois régulièrement des tâches blanches nous
indiquant le bon chemin. Je guide maman jusqu'à la fin du méandre dans une
grande salle où nous faisons une pause en mangeant et en buvant du thé. En
reprenant la route, lorsque nous arrivons dans le méandre de l'absent, j'ai
plus de mal à me diriger car il y a beaucoup moins d'indications que
précédemment. Malgré cela, je cherche mon chemin en m'avançant tout en gardant
en mémoire la marque de l'endroit précédent. Maman, paniquée de voir que je
cherche mon chemin a peur, elle pense que nous sommes perdues."
En effet la
fatigue étant là, j'angoisse vite et de plus je suis trempée, je ne peux pas
envisager le fait d'être perdue, je veux juste sortir. J'ai des étincelles dans
les yeux et le sourire à chaque fois que Léa me dit "c'est bon je vois une
flèche noire". Elle est top cette petite, elle est trop forte, elle
assure. Elle est là pour trouver le chemin et me rassurer.
La remontée se
passe bien et tout en tranquillité pour Léa.
"Arrivée
en haut d'un puits, je vois une main courante très aérienne pour sortir, ce que
j'avais totalement oublié. Je me mets en poignée coiffée sur la main courante
puis je me laisse pendre dedans et je me tire à la force des bras jusqu'à sortir
et rejoindre la terre ferme un peu plus haut. Je m'aide aussi des barreaux qui
sont sur le côté de la paroi. Malheureusement ça ne passe pas aussi bien pour
maman qui a le kit, en plus de la fatigue et de la peur."
En effet,
j'arrive sur cette main courante et je découvre un passage que j'avais
totalement sorti de ma mémoire. Je suis en poignée longée mais je vois bien
qu'il ne faut pas que je glisse sinon je vais voler et je n'en ai pas du tout
envie. J'ai le kit entre les jambes et je vois bien ce qu'il faut faire, mettre
les pieds de chaque côté de la paroi sur les barres en fer. Mais il y en a une
plus difficile à atteindre et j'ai vraiment peur de tomber. Là, l'angoisse
monte et je commence à pleurer. Je lâche toute la pression que j'ai depuis
le début je pense, et c'est en pleurant que j'arrive à franchir le passage. Je
rejoins enfin Léa qui m'attendait et me parlait pour me rassurer.
À
partir de ce moment-là à chaque début de corde rencontré on se dit
"ah c'est la corde de Rémi", ce qui sous entend c'est la corde de la
sortie. Et à chaque fois ce n'est pas ça mais on ne lâche rien. On fait une
escalade dans un méandre sur plusieurs mètres (selon moi-sur 2 mètres selon
Léa) en suivant des flèches puis on arrive enfin à une corde avec un kit à côté.
Là aucun doute c'est la corde de sortie.
On monte
jusqu'à la grille que Léa n'arrive à pas ouvrir. Je la rejoins et elle me
demande d'appeler sa mamounn. Par contre il y a du réseau. Nadège répond
et vient avec le reste de son groupe nous accueillir.
Au total on
aura passé 11h sous terre, 4h jusqu'au bout du méandre, 7h à remonter (avec une
demi heure pour manger environ).
J'y retournerai plus jamais
Libérée, délivrée
C'est décidé, je m'en vais
Et me voilà
Oui, je suis là
Libérée, délivrée
Le froid est pour moi le prix de la liberté
Vraiment très peu pour être heureux....